Maintien du vignoble en terrasse
D'entente avec l'Office des Améliorations structurelles, la Commune de Vétroz est sensible au maintien du vignoble en terrasses sur son territoire.
Ses valeurs uniques et historiques sont à préserver des dégradations continues auxquelles elles sont soumises.
Les murs en pierres sèches représentent un atout touristique indéniable et permettent une production de vin de qualité, notamment l'Amigne de Vétroz.
La surface viticole se positionne immédiatement dans le coteau. Ce vignoble en terrasse principalement s'étend de la limite communale de Conthey jusqu'à la limite communale d'Ardon. L'altitude du pied du vignoble est d'environ 520 m pour se terminer à environ 670 m. Il s'étire sur une longueur de 2'800 m pour une largeur d'environ 370 m. La zone viticole du coteau, définie selon le plan ci-dessous, a un périmètre d'une surface de 102 ha.
Sentier viticole de Vétroz
Une boucle part du centre du village, plus précisément de la Place du Four. Long de près de 3 kilomètres, le sentier décrit une boucle sur le coteau et est relié dans sa partie inférieure au sentier viticole valaisan. Tout au long du parcours, neuf bornes judicieusement placées permettent de découvrir autant de thèmes relatifs à la vigne, mais aussi aux sols, à la flore ou à la faune de l’endroit.
Histoire du vignoble de Vétroz
L’origine romaine de Vétroz ne fait aucun doute pour les historiens puisque des objets datant de cette époque y ont été retrouvés. Pas étonnant dès lors qu’on ait prêté à l’Amigne une très lointaine origine romaine ! D’autant plus que nombre d’auteurs latins tels Caton, Pline ou Columelle traitent dans leurs écrits d’une famille de vieux cépages italiens classés sous l’appellation générique d’Aminées. Cette hypothèse n’ayant été ni confirmée, ni infirmée, par les études génétiques effectuées récemment, on se contentera du conditionnel en la matière, tout en conservant l’Amigne dans la liste des cépages autochtones puisqu’on ne lui a trouvé aucune proche parenté, ni en Italie, ni dans quelque autre région viticole. Rattachée depuis les premiers siècles de notre ère à la commune de Conthey, Vétroz n’est devenu indépendante qu’en 1862. On l’imagine aisément : le partage des terres ne s’est pas fait sans douleur. Conthey a conservé le haut du coteau et les alpages, Vétroz recevant la partie inférieure, soit les premiers coteaux jusqu’à 640 mètres d’altitude et le cône de la Lizerne (la partie sud de Balavaud et la zone du Botza). Au début du XXe siècle, au moment de l’assainissement de la plaine du Rhône, les Vétrozains se battirent pour repousser le tracé du fleuve en direction de la Commune de Nendaz. En 1941, dans le but d’augmenter la surface de ses champs, le Botza est défriché, mais pommes de terre et blé ont bien de la peine à pousser dans ces sols graveleux et pierreux. Rapidement, on changea son fusil d’épaule et la vigne prit possession avec bonheur de cette zone. Ces différents événements permettent aujourd’hui à cette commune viticole exiguë (1045 ha) de posséder un superbe vignoble de 174 ha prospérant, d’une part dans la zone du Botza et de Balavaud, sur un cône de déjection (celui de la Lizerne), d’autre part sur les meilleures zones de la rive droite, remarquablement exposées et située au bas du coteau.
Les sols du vignoble de Vétroz
Une analyse complète des sols du vignoble de Vétroz livre une double conclusion : - il s’agit d’une part d’une zone géologique originale ; - d’autre part, cette originalité est fort propice à la viticulture. L’originalité des sols de Vétroz est due essentiellement à la présence du schiste noir argileux du Dogger, constitué de sédiments marins déposés il y a 160 à 170 millions d’années, durant le Jurassique moyen (appelé aussi Dogger). Cette roche typique du coteau de Vétroz est très propice à la viticulture. En effet, sa couleur foncée lui permet d’emmagasiner la chaleur solaire alors que les argiles minéralogiques de la roche jouent le rôle de garde-manger en retenant l’eau et les éléments minéraux. Sur cette base, deux sortes de moraines ont été déposées, l’une par le Glacier du Rhône et l’autre par le Glacier de Derborence. Par leur texture grossière, arrondie et très variée, elles favorisent une bonne aération du sol et complètent à merveille les fines particules feuilletées du schiste du Dogger à l’effet tassant. En résumé, les sols du coteau de Vétroz peuvent être qualifiés ainsi : sols légers à moyen, séchards et donc nécessitant une irrigation. La pierrosité y est élevée et l’enracinement relativement limité. Quant au taux de calcaire total, il se situe entre 11 et 49%, avec une moyenne à 31%. A l’ouest de Vétroz, principalement sur le sommet du cône de la Lizerne, les sols sont essentiellement constitués de Malm calcaire que l’on retrouve dispersé dans les éboulis. Par contre, on ne trouve quasiment aucune vigne implantée dans des sols formés sur cette roche. Les alluvions amenées par les débordements de la rivière se mêlent, principalement dans la partie Est du cône, à ceux de la vallée du Rhône. En sous-sol, les calcaires, les schistes et un peu de grès font bon ménage. Les sols formés sur ces matériaux sont sableux-silteux, très calcaires avec une forte teneur en éléments grossiers. Là aussi, on a affaire à des sols plutôt séchards, bien qu’un peu moins que sur le coteau, pierreux et présentant des taux de calcaire importants (54% de moyenne). Ce cône est aussi marqué par de brusques changements de texture – bancs de silt, bancs de gravier – qui empêchent toute remontée de l’eau de la nappe phréatique tout en limitant la profondeur d’enracinement.
Un cépage unique au monde : l’Amigne
L’Amigne est un cépage unique. De récentes recherches portant sur l’ADN l’ont clairement démontré. Cette antique variété blanche est probablement d’origine romaine. Columelle mentionne, en effet, Vitis aminea dans le troisième livre de son De Re Rustica. A travers l'Amigne, le Valais peut ainsi prétendre à une tradition viticole deux fois millénaire. Peu de vignobles peuvent en dire autant. Officiellement, l'Amigne apparaît pour la première fois à l'exposition ampélographique internationale de Genève en 1878. En 1903, elle obtenait le premier prix de la viticulture à l’exposition nationale suisse de Frauenfeld. Mais comme nombre de variétés autochtones, elle a failli disparaître dans la première moitié du XXe siècle, victime de cépages plus productifs. Elle a depuis connu une progression qui va s’accélérant ces dernières années. En 1991, on en dénombrait 18,2 hectares, 23,1 hectares aux vendanges 2000 et 30 trois ans plus tard. Avec près de 33 hectares (16,4 ha en 2001 et 12,3 en 1992), la Commune de Vétroz en possède la majeure partie. Le cépage Le sarment est beige violacé, pruiné, avec des nœuds à nuance violette très marquée. Cépage vigoureux, l'Amigne a des feuilles moyennes à grandes, rondes, légèrement bullées, assez peu découpées. Elles sont veloutées à la face inférieure et leurs bords se retournent vers le bas. Les feuilles basales des ceps se colorent en jaune depuis le bord, dès le début de la maturation. La grappe est moyenne à grande, très allongée, lâche et rameuse. Elle possède un très long pédoncule. Les baies, légèrement ovales, sont vert jaunâtre. Variété tardive, l'Amigne mûrit environ trois semaines après le Chasselas. Il est donc impératif de lui réserver les meilleures expositions, au bas des coteaux. Considérée comme relativement facile à la vigne, elle avoue cependant une propension à la coulure et au millerandage, faiblesse qui rend bien difficile le réglage de la récolte. Elle manifeste aussi une certaine fragilité et peut donc céder face aux assauts du fœhn printanier. Par contre, ses grandes grappes lâches la préservent bien souvent de la pourriture. Le vin Pour que l’Amigne puisse donner le meilleur de ses qualités, pour qu’elle révèle sans retenue ses arômes de mandarine et d’abricot confit, l’Amigne doit être récolte à belle maturité, entre 105 et 110 degrés Œchslé. Le choix n’est pas toujours facile entre une Amigne parfaitement sèche et un vin marqué par une légère douceur. Les méthodes de vinification de l’Amigne varient d’un producteur à l’autre. Elle est en général élevée en cuve. Nombre d’encaveurs la stabilisent après la première fermentation, histoire de lui conserver une vivacité propre à équilibrer la richesse alcoolique. A la dégustation, l’Amigne se reconnaît aussi à sa légère tannicité perceptible en fin de bouche. Les premières Amignes élevées en barriques ont fait leur apparition assez récemment. L’usage prudent du bois devrait accentuer le potentiel de garde de ce vin à la longévité déjà reconnue. Il faut savoir que les bons millésimes se bonifient aisément dix ans durant. Il n’est pas rare que des bouteilles bien plus âgées se soient parfaitement conservées. L’Amigne possède un autre atout : sa capacité de surmaturation. On touche alors au sublime avec des vins liquoreux amples, riches et complexes. Certes, l’Amigne, avec ses grandes grappes lâches, n’est pas le cépage qui accueille le plus volontiers la fameuse pourriture noble. Mais la patience, le savoir-faire et la méticulosité des producteurs qui n’hésitent pas à vendanger leurs parcelles en plusieurs passages font merveille. Les meilleures bouteilles d’Amigne grain noble séduisent et surprennent les plus éminents dégustateurs.
Vigne du Prieuré, un conservatoire pour l’Amigne
Dépositaires d’un cépage unique, merveilleusement adapté au terroir si particulier de leur coteau, les Encaveurs de Vétroz sont les mieux placés pour devenir les spécialistes de l’Amigne. Pour ce faire, ils ont choisi de créer un Conservatoire de l’Amigne. Au début du nouveau siècle, ils ont planté 50 clones d’Amigne sur la Vigne du Prieuré, une parcelle de 7000 mètres carrés qu’ils louent à cette intention. Sur 3000 mètres, sont testés ces clones issus de sélection massive dont certains ont été prélevés sur des treilles âgées de 150 ans. Il s’agit de plants provenant du programme de Sauvegarde du patrimoine initié par l’Etat du Valais. Les encaveurs de Vétroz y procèdent à des essais de taille, d’enherbement, de traitements contre le dessèchement de la rafle... Différents porte-greffes sont mis à l’épreuve sur toute la parcelle, notamment pour voir leur influence sur la coulure et le millerandage.
Vétroz Les Grands Crus
En séance du 2 mars 2016, le Conseil d’Etat a homologué les Règlement communal « Vétroz les Grands Crus ». Le Règlement « Vétroz les Grands Crus » initié par le Groupement des Encaveurs de Vétroz avait été homologué en 1993 par le Conseil d’Etat. Aujourd’hui, il a dû être adapté à la législation actuelle. Le Groupement des Encaveurs l’a donc revu et modifié afin de le conformer à la loi sur l’agriculture et le développement rural du 8 févier 2007, à l’ordonnance sur le vigne et le vin du 17 Mars 2004 avec les modifications du 20 juin 2007 et au Règlement de contrôle Grand Cru de l’Interprofession de la Vigne et du Vin du Valais du 8 novembre 2005. Cette nouvelle version a été soumise deux fois pour préavis auprès des Services de l’Etat compétents, et les remarques de ces derniers y ont été intégrés. Conformément aux dispositions de l’Ordonnance, le présent Règlement a été soumis à l’approbation de la Municipalité de Vétroz. Le Conseil municipal l’a adopté en séance du 21 octobre 2015, et par la suite a été soumis au Conseil Général qui l’a également adopté en séance du 16 novembre 2015.Pour Vétroz, 4 cépages sont autorisés en Grand Cru, l’Amigne, cépage emblématique de la commune (33 ha à Vétroz),le Fendant, le Pinot Noir e le Gamay. Actuellement, une surface de 25 ha est commercialisée en Grand Cru, représentant environ 150'000 bouteilles par année. Il est indéniable que l’appellation « Vétroz Les Grands Crus » apporte une valeur ajoutée importante au vignoble vétrozain, tant au niveau financier que qualitatif. Le Grand Cru représente une expression pure et authentique d’un terroir délimité, une adéquation sol-cépage parfaite et une garantie de qualité et d’authenticité contrôlée par une commission viticole et une commission de dégustation. Avec l’adoption de ce nouveau règlement « Vétroz Les Grands Crus », Vétroz reste la commune leader en Valais pour la promotion des Grands Crus.
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